<-- Avant: le Bohuslän et le fjord d'Oslo


Epilogue
 

-- la Baltique de A à... Å  --
 

Sitôt atterries, sitôt de retour dans notre autre vie : l’univers parallèle de la vie civile. On retrouve notre maison, nos chemises sèches et repassées, et nos boulots. Comme si de rien n’était, presque comme si nous n’étions jamais parties. Et pourtant lors des discussions avec nos collègues, force est de constater qu’après 4 mois à explorer les moindres recoins de la mer Baltique, nous la connaissons presque de A à Z, ou plutôt de A à … Å !



3345 milles navigués pendant ce voyage



A  B  C  D  E  F  G  H  I  J  K  L  M  N  O  P  Q  R  S  T  U  V  W  X  Y  Z  Æ  Ø  Å

 
A comme…


Allemands : Ils étaient pratiquement absents sur l’Atlantique, mais nous avons trouvé où se cachaient les plaisanciers Allemands : ils représentent 90% des bateaux de voyage en mer Baltique. A eux s’ajoutent quelques Hollandais, Russes, Anglais, éventuellement Belges. Etonnamment peu de Norvégiens, pas de Français.

Archipel : voir Skjærgård


B comme...

Balisage :
Les chenaux des archipels finlandais et suédois sont admirablement balisés, on y trouve paraît-il plus de 20% des balises mondiales ! La navigation – de jour en tout cas – est très facile. Les phares sont toutefois limités aux quelques chenaux empruntés par le trafic commercial et naviguer de nuit entre les cailloux est presque impossible. Heureusement c’est seulement d’août à avril…

Le très officiel port visiteur de Bergö en Finlande du Nord, un des rares du coin - juste - assez grand et profond pour Saltimbanque
Bateau : Quel bateau pour un tel parcours ? Les distances sont assez courtes, les ports et mouillages souvent minuscules, l’eau parfois peu profonde et les chenaux toujours étroits : pour nous, un petit bateau maniable à faible tirant d’eau est l’idéal pour naviguer à la voile en mer Baltique. Même en Saltimbanque de nombreux mouillages nous restaient inaccessibles (surtout en Finlande de l’Ouest).

Bornholm : Magnifique escale que l’île de Bornholm, et le port d’Allinge si charmant, avec ses fumoirs à poisson et ses maison jaunes. Christiansø est également une escale à ne pas rater si les conditions le permettent. 
Balade du soir sur les digues de Christiansø
Budget: Extrêmement contrasté en fonction des pays. Dans les états d’ancienne Europe de l’Est la vie est bon marché, mais les places de port en Lettonie et Estonie sont très chères (20 à 25 euros pour un bateau de 8m50) Une fois dans les pays Nordiques tout est hors de prix, mais la physionomie de la côte permet de mouiller un maximum et donc d’économiser des frais de port.

Le pays le moins cher est sans doute la Pologne, et le plus cher le Danemark car il rare de pouvoir y mouiller, au contraire de la Suède et de la Finlande.

Au final nous avons dépensé en moyenne 1500 euros par mois à 2 (soit 50% de plus que lors de notre tour de l’Atlantique).

C comme…
Cartes : Nous sommes en train de changer d’avis quant aux cartes papier. Nous n’avons pas trouvé facilement à photocopier des cartes sur ce voyage et les jeux de cartes neuves sont hors de prix (compter 45 à 100 euros en fonction du périmètre couvert) et parfois introuvables (comme en Estonie). Finalement nous avons acheté quelques cartes routières en papier, nous permettant de tracer notre route lors des traversées, et avons utilisé l’application de cartes marines norvégienne « gulesider » pour les cartes de détail. Tous les cailloux ne sont pas forcément indiqués sur les cartes numériques, il convient d’approcher les mouillages prudemment.

A noter que dans ces eaux sans marnage, les sondes sont données pour une hauteur d’eau moyenne et non minimale ! Le niveau peut changer facilement de 50 cm dans un sens comme dans l’autre, et même plus d’1m lors des grosses dépressions. A garder en tête lorsqu’on aborde des chenaux peu profonds.


La carte routière de l'archipel de Turku, cartes de détails indispensables quel qu'en soit le format!
E comme…

Eau douce : Une fois à l'Est des îles Danoises, l’eau n’est plus qu’à peine salée, et devient même complètement douce au fond des golfes de Gdansk, Riga, Finlande et Botnie. Passé l’effet de surprise, on profite des avantages certains : les affaires sèchent, le savon mousse, l’eau dégraisse mieux la vaisselle, la coque est toute propre et le moteur parfaitement rincé. Deux inconvénients toutefois : le bateau flotte un peu moins haut sur l’eau, et lorsque l’on trouve de l’eau dans les fonds, difficile de déterminer son origine en la goûtant ! De l’eau douce pourra venir de la pluie, la condensation, une fuite du réservoir, ou une entrée d’eau plus critique. Par contre une eau salée dans les fonds ne peut venir que de la pluie ou des embruns qui ont rincés les voiles et aussières dans le coffre de cockpit avant de se retrouver dans la cale !

Sur cette photo, 2 ustensiles toujours à poste en Baltique du Nord: le mouillage arrière et... la tapette à insectes ! (Tennviken, Suède, 63°N)
Equipement : Nous sommes parties comme pour des vacances d’été, sans Iridium ni équipement spécial, la VHF et internet suffisent pour recevoir la météo. Seule addition à notre armement certes assez complet depuis le tour de l’Atlantique : un radiateur à pétrole lampant bien utile pour réchauffer et surtout sécher l’intérieur. Il n’a servi qu’en septembre, mais nous avons eu un temps exceptionnel. Il convient quand même de prendre des affaires pour tous types de temps, du froid et humide aux températures caniculaires !

Nous n’avons toujours pas d’AIS, ce n’est pas indispensable mais nous imaginons facilement les avantages d’un émetteur, que ça soit pour être vus des cargos, ou pour se retrouver plus facilement au mouillage avec les bateaux copains !
Pour ce qui est de l’accastillage, on recommande d’avoir deux ancres à poste : une plus lourde à l’avant, et une plus légère à l’arrière, avec un peu de chaine (10m max) puis de la sangle sur touret. C’est indispensable dans tous les ports de la Suède de l’est, et pour s’accrocher au rocher (parfois en combinaison avec les pitons à planter soi-même dans le caillou)

A part ça Saltimbanque se porte à merveille ! Nous n’avons eu presque aucun problème pendant ce voyage : seule une petite fuite au niveau de l’échappement moteur vite réparée et une pièce de winch usée qu’il va nous falloir remplacer.
Estonie : La belle surprise de ce voyage ! Nous n’avions aucune idée d'à quoi s’attendre et nous avons été séduites par ce petit pays dynamique, prenant en main son destin tourmenté et aux paysages plutôt chouettes. La plaisance est encore confidentielle, mais les infrastructures se mettent en place rapidement, c’est le moment d’en profiter ! Nous aimerions bien y retourner en hiver pour essayer le voilier sur glace…
Vue sur la très chouette ville médiévale de Tallinn, capitale de l'Estonie

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G comme…

Gaz : Alors que l’Europe de l’ouest utilise assez unanimement du butane de chez CampingGaz, l’Europe du nord elle tourne au propane et n’a pas de système unique. Il faut donc soit avoir assez de gaz pour être autonomes (ce que nous avons choisi, en faisant le plein de CampingGaz à Copenhague à l’aller), soit changer de système et de détendeur chaque fois que nécessaire, soit aller faire remplir ses bouteilles de gaz à la station de gaz la plus proche (rarement si proche que ça…)

H comme...
Höga Kusten : La Haute Côte suédoise, une de nos escales favorites. Les îles se font plus hautes, les chenaux plus profonds, et nous y avons eu les mêmes conditions climatiques qu’aux Canaries il y a 7 ans, ça aide à profiter de l’endroit ! Prévoir du liquide car pour payer les ports il faut souvent juste laisser l’argent dans la boite aux lettres…
La Haute Côte, en effet, sensiblement plus élevée que les alentours
I comme...


Les nuages de moucherons sur la plage de Fäliskäret, Finlande du Nord
Insectes : Les régions sub-arctiques sont réputées pour leurs moustiques en été. Ce n’est pas une légende ! Ils sont énormes et attaquent principalement la nuit, et en forêt à toute heure. Nous étions contentes d’avoir déjà des moustiquaires adaptées à tous les hublots !

Mais plus que les moustiques, ce sont surtout les taons qui nous ont vraiment embêtées : impossible de marcher en forêt sans en avoir 4 ou 5 ou plus autour de nous, attaquées parfois même sur le bateau notamment en Finlande. Leur morsure est douloureuse, pendant longtemps.

Cependant le seul véritable danger pour la santé vient des tiques. Il y en a beaucoup, même sur les petites îles, et elles peuvent transmettre par leur morsure la maladie de Lyme ou l’encéphalite des tiques. D’après notre expérience elles piquent dans la nuit qui suit une balade exposée et nous nous vérifiions systématiquement le lendemain de nos randos. Nous avons eu de la chance et n’avons a priori pas été mordues, ayant repéré et pu expulser à temps les deux tiques en train de nous grimper dessus.

Itinéraire : Notre voyage était composé de deux parties distinctes. D’abord d’Oslo à Saint-Pétersbourg, à la découverte de pays et cultures nouvelles, visite de villes somptueuses et dépaysement certain. L’ancienne capitale de l’empire Russe était le point d’orgue de cette première phase. Ensuite, en Finlande et en Suède, on s’éloigne des villes et on navigue au cœur de la nature, dans des mouillages plus mignons les uns que les autres.

Nous sommes ravies de notre choix, même si par manque de temps nous n’avons pas pu aller visiter le fond du Golfe de Botnie ni, comme nous aurions voulu, passer beaucoup plus de temps à Gotland. Un équipage moins branché histoire et culture peut considérer faire l’aller par Bornholm, Öland et Gotland avant de rejoindre l’Estonie, la Finlande, Åland, puis rentrer par le Göta Canal à travers la Suède et ressortir à Göteborg. Cela donne plus de temps pour profiter de petits mouillages.

M comme...

Météo : Nous avons bénéficié d’une météo absolument anormale cette année. Un anticyclone s’est établi mi-avril pour ne nous lâcher que début août. Temps parfois calme donc mais deux mois et demi de soleil et de températures dignes de la Méditerranée. Août et Septembre étaient plus classiques d’après les locaux.

D’après notre expérience, le temps change rapidement en mer Baltique. Les prévisions météo locales, notamment la suédoise qui couvre quasiment l’intégralité du périmètre, sont très précises à 48h, moins à plus long terme. La mer elle est extrêmement courte, avec régulièrement des trains de 3 vagues successives plus hautes que les autres. Elle se lève très vite mais s’amortit très vite aussi. Il n’empêche, faire du près dans ces conditions de mer peut être très pénible. Entre la pointe sud de la Suède et l’Allemagne, nous avons été à chaque fois surprises par la hauteur des vagues par rapport à la force du vent.
Moteur : Nous avons fait plus de 200 heures de moteur pendant ce voyage (manœuvres de port comprises), sans doute à peu près autant que pendant 15 mois autour de l’Atlantique. La faute à notre méga-anticyclone qui a fait régner un temps en général beau et calme pendant 2 mois et demi.

Nous avons vraiment apprécié le moteur neuf. Changer les câbles de démarrage cet hiver était aussi LA bonne idée. Le moteur a toujours démarré au quart de tour et nous a propulsés sans hoquet à environ 4 nœuds. Si bien qu’au bout de quelques semaines, mises en confiance, nous avons intégré la possibilité d’avancer au moteur pour établir notre plan de navigation. Nous qui auparavant refusions de partir par calme plat, nous avons ajouté la risée Diesel à notre répertoire. Et c’est comme ça qu’on se retrouve avec 200 heures de moteur à la fin…

Un calme platissime entre la Lettonie et l'Estonie

La nature nourricière !
Myrtilles : Elles tapissent les sous-bois de la Finlande à la Suède. Sur le moindre petit bout de terre assez gros pour abriter quelques pins, vous êtes sûrs de trouver des myrtilliers à leur pied. Et il y en a beaucoup, des petits bouts de terre, dans cette région ! Autant vous dire que notre régime a été très renforcé en vitamine C en juillet ! Se munir de : 1. Un « bærplukke » (c’est un râteau monté sur un bac en plastique – en vente dans à peu près tous les magasins) et 2. Des vêtements couvrants, voire même une moustiquaire faciale … et oui, elles sont bien gardées !

O comme…
Oiseaux : De très belles rencontres avec nos amis à plumes pendant ce voyage : quelques mouettes et goëlands bien sûr, mais aussi un nombre impressionnant de cormorans et des espèces plus confidentielles de la famille des pingouins : guillemots, petits pingouins… Mais dans ces eaux presque douces on rencontre tout autant de cygnes, canards, oies, hérons, aigrettes et eiders. A terre, des hirondelles par dizaines, et même par centaines tous les soirs à Bornholm comme elles se regroupent en un bruyant nuage. Et enfin des rapaces, des aigles des mers, assez fréquents au nord de la zone (ils semblent privilégier les grosses balises de chenaux pour y faire leur nid). 
Un petit échantillon des oiseaux rencontrés pendant ce voyage, saurez-vous les reconnaitre ?
P comme...

Des perches, les seuls poissons d'eau douce que nous avons pu pêcher
Pêche :  Après quelques saisons dans le Skagerrak à pêcher des maquereaux énormes en moins de 10 minutes de traîne, et même des cabillauds depuis le ponton, nous étions pleines d’espoir envers la mer Baltique. Quelle déception ! La mer est très douce et la pêche à la traîne de donne rien. La dandine depuis un ponton quelconque non plus. En général nous n’avons pas vu beaucoup de vie maritime en mer Baltique. Pas de pêcheurs professionnels non plus ni de casier (à part en Pologne), c’est un signe…

La seule espèce facile à pêcher pour des amatrices non éclairées sont les perches, qui se cachent sous les pontons. La pêche se fait avec un appât (crevettes, fromage, saucisses périmées…) et un flotteur, à vue : il faut mettre l’appât sous le nez du poisson pour avoir une chance de l’attraper.
 
En Finlande il faut un permis pour pécher avec un moulinet, mais on trouve facilement des cannes statiques télescopiques. Dans les ports les plus fréquentés par les familles en vacances, les pontons grouillent de gamins avec leurs petites cannes et leur petit seau. C’est un signe que là, ça mord.

En Suède les harpons de chasse sous-marine sont considérés comme des armes et absolument interdits.
Plastiques : Pendant ce voyage nous ne sortions jamais sans un sac poubelle dans la poche, destiné à recueillir les différents déchets plastiques qui jonchaient nos itinéraires de balades. Nous ramassions surtout en bord de mer, un peu en forêt et avions décidé de ne pas nettoyer les villes. En 4 mois nous avons ramassé plus de 275 Litres de plastique, la palme du littoral le plus pollué revenant à la Pologne.

Les déchets que nous avons ramassés peuvent être classés en 3 catégories principales :
-    Les emballages de bonbons ou de snack, en particulier paquets de chips et bâtons de sucettes.
-    Les bouteilles d’eau et les canettes de bière ou de soda
-    Le matériel de pêche, moins fréquent mais déchets plus gros
Une spécificité locale : les Russes sont amateurs de ballons de baudruche qui malheureusement se retrouvent vite dans la mer…

Une selection des centaines de litres de plastique ramassés pendant ce voyage

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R comme…
Rythme de nav : Il y a beaucoup à voir en mer Baltique et nous avons effectué ce voyage à un rythme soutenu. Les navigations n’étant jamais très longues (au plus 330 milles de Pologne en Lettonie), nous les avons abordées comme un sprint : pas nécessaire de gérer sa fatigue lorsque nous ne partons que pour 24h, à nous les bords de spi la nuit et les heures à la barre. Une fois à terre, pas de temps à perdre, on visite ! Si bien qu’au bout de 4 mois à ce régime nous étions un peu crevées…

Et pourtant nous n’avons navigué au total que 3345 milles, soit 836 milles par mois. Mais à titre de comparaison, en 3 mois de cabotage aux Antilles nous n’avions parcouru que 1265 milles, soit 421 M par mois : 2 fois moins rapide.
Nous sommes a priori le seul bateau à être allé à Saint-Pétersbourg et dans le golfe de Botnie sur une saison cette année, et n’avons croisé qu’un seul bateau (un bel allemand en Alu) qui avait navigué plus nord, tout au fond du golfe de Botnie.

La plupart naviguent à la journée, rarement de nuit. Le périmètre s’y prête bien : à part dans les eaux russes et lituaniennes, il y a des ports tous les 30 milles environ (c’est même le nom du programme d’aménagement du littoral finno-estonien).

Déjà qu'il ne fait pas nuit très longtemps, mais en plus avec des clairs de lune aussi extraordinaires, on aurait tort de s'en priver ! (large des côtes Polonaises)
S comme...

Saison : Le Nord c’est joli, mais la saison est courte… Nous sommes parties mi-mai à peine 10 jours après que notre bateau soit remis à l’eau après l’hivernage, et les coups de vents à répétition de début septembre nous incitaient très clairement à rentrer à terre. Il est à notre sens difficile d’envisager naviguer plus que les 4 mois d’été (mi-mai à mi-septembre) en mer Baltique. Pour avoir le temps d’en profiter sereinement, l’idéal est sans doute de prendre 2 saisons avec un hivernage à Helsinki ou Stockholm.

Mais un très beau voyage sur une saison est tout à fait possible, même au départ de France ou d’Angleterre, avec un départ en Avril et un retour en Septembre / Octobre. La route de la Manche vers et depuis la mer Baltique peut être faite à 80% en eaux protégées, à travers les eaux intérieures Hollandaises puis le canal de Kiel !


Mouillage au coeur du skjærgård du Bohuslän sur la côte ouest suédoise
Skjærgård en norvégien, skärgård en suédois, saaristo en finois : un mot qu’on pourrait traduire approximativement par archipel, mais qui désigne plus un groupe de rochers qu’un groupe d’îles. Les locaux n’en sortent quasiment jamais, et connaissent par cœur ces eaux protégées, extrêmement bien balisées de jour (beaucoup moins de nuit, mais il ne fait jamais sombre en juillet lors de la saison estivale), aux possibilités de mouillages et d’abris infinis. Ni terre ni mer, le skjærgård c’est les deux à la fois, c’est un monde à part. Concept intraduisible, il faut venir en faire l’expérience pour le comprendre !
St-Pétersbourg : L’ancienne capitale de l’empire Russe vaut définitivement une visite. S’y rendre en bateau joint l’aventure au tourisme. La procédure est un peu lourde : une fois le visa obtenu, il faut quitter l’Union Européenne en Finlande ou en Estonie, puis naviguer pendant une centaine de milles le long du trafic commercial avant de faire son entrée en Russie. Mais si tout est en règle, à vous les églises dorées et les merveilleux palais, les musées et les canaux, les pelmenis et le kvass!

La Neva, le palais d'hiver, le dôme de St-Isaac, la flèche de l'Admiralty, vus depuis la forteresse St-Pierre et St-Paul, bref, St-Pétersbourg...
T comme...

Les cailloux sont parfois tellement francs qu'on peut s'y mettre à couple. Ici dans l'archipel de Turku nous avions 6m au sondeur
Techniques d’amarrage : Dans ces eaux sans marnages on peut expérimenter différentes techniques d’amarrages. A chaque pays sa préférence : en Norvège catways plus ou moins étroits, au Danemark on ne trouve que des ducs d’Albe, en Russie amarrage sur pendille, en Finlande il faut attraper un coffre à l’arrière puis aller mettre le nez sur le quai, en Suède de l’Est peu de bouées, il faut mouiller son ancre arrière puis mettre le nez au quai.

Mais la palme de l’exotisme revient à Dziwnow en Pologne avec de magnifiques catways larges et flambants neufs mais inclinés à 45° et donc interdits d’accès ! Il faut débarquer par l'avant !

Pour les mouillages, on peut bien sûr toujours jeter l’ancre à l’avant, classique. Mais l’immense majorité des locaux préfère mouiller une ancre à l’arrière et accrocher l’avant du bateau à terre, sur des pitons prévus à cet effet, des arbres, ou ses propres pitons à planter soi-même dans une faille rocheuse. Les Suédois (mais apparemment ce sont les seuls), ont tendance à se mettre carrément à couple des cailloux. On leur déconseille d’essayer en Bretagne Nord…


Z comme...

Zones de tirs : La guerre froide a beau être finie, les tensions sont toujours présentes et les armées des pays respectifs se maintiennent en forme. La Pologne, la Russie et la Lituanie en particulier organisent régulièrement des exercices de tirs dans des zones bien définies et prévues à cet effet. Lors des exercices les zones sont fermées à toute navigation, pas pratique lorsque cela s’applique à l’intégralité de l’espace maritime de Kaliningrad par exemple. Il est impératif de se renseigner avant de partir … (voir notre page de liens)

Å comme...
Åland et l’archipel de Turku: Une myriade d’îlots et de rochers qui poursuit la Finlande sur environ 200km. On peut y naviguer des jours sans jamais voir la ligne d’horizon pure de la mer ouverte. Les possibilités de mouillage sont sans fin, c’est le skjærgård ultime…

Åland est d’ailleurs un véritable pont entre la Suède et la Finlande. Territoire finlandais mais peuplé de suédophones, c’est une région indépendante, a la culture résolument maritime.


Une partie pourtant peu dense de l'archipel de Turku, des îles et rochers à perte de vue
Pour conclure...

Nous avions abordé ce voyage comme des grandes vacances rallongées, comme une bouffée d’air du -presque- large au milieu de notre vie terrestre. Comme une coupure, entre notre tour de l’Atlantique il y 6 ans, et le prochain « vrai » grand voyage dont les contours se font jour après jour un peu plus précis.

C’était un peu injuste envers cette mer Baltique. Elle mérite le voyage, elle mérite le rêve. Ces eaux méconnues et lointaines pour qui grandit en Europe de l'Ouest ou du Sud, abritent les souvenirs de siècles d’histoire entremêlée, de bateaux de toutes formes et tailles, et une grande richesse de paysages éclectiques.

La Baltique est un monde à part, un univers presque clos où l’influence du grand large ne rentre qu’au compte-gouttes. Les conditions généralement tempérées permettent de profiter d’une nature encore largement sauvage, et d’alterner à sa guise la découverte des agréables grandes villes Nordiques et l’exploration des dizaines de milliers d’ilots et autant de possibilités de mouillage. La Baltique est une mer à taille humaine, accueillante, aux étonnants « skjærgård » protecteurs… à savourer intensément pendant les quelques mois d’été!


A bientôt pour de prochaines aventures !!




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Vos messages:

la mamou - 02/11/2018 22:07:01
Merci Marcello pour ton joli texte .
Non , je ne te hais point lol , mais ton émotion communicative m'a mis la larme à l’œil ...
cet après midi encore , assise sur 'mon' rocher , la ligne de mon regard passant entre Ragénes et l'ile verte , je pensais à ce soir du 30 juin 2012 où vous l'aviez coupée en remontant des Açores vers la Cornouaille anglaise ....


Marcello !!!! - 02/11/2018 19:14:37
Comme le chantait "Téléphone"..Voilà, c'est fini
On a tant ressassé les mêmes théories
On a tellement tiré tout deux du même côté
Que voilà c'est fini
Trouve un autre rocher petite huître perlée
Ne laisse pas trop couler de temps sous ton p'tit nez ... et Oui, c'est fini !!! pas votre histoire, bien sur, mais ces 4 mois superbes que vous aviez finement préparés, follement vécus et merveilleusement racontés !!! à tels points que je me sentais vivre vos aventures, ressentir vos émotions dans vos récits écrits rien que pour moi !!!! Ah bon???? pas rien que pour moi??? bon, je partage !!!! et toujours comme le dit "téléphone" Trouve un autre rocher petite huître perlée
Ne laisse pas trop couler de temps sous ton p'tit nez
eh oui...ne laissez pas trop couler de temps.... pour rêver de votre prochain grand voyage !!!! (Aïe !! je vais me faire haïr de vos parents !!!! merci et gros bisous

SuDad - 01/11/2018 18:34:37
Quitte à être ("étrangement"?), d'accord avec Mum, ce résumé est la conclusion idéale de ce que vous nous avez fait vivre, merveilleusement, tout cet été. Une synthèse bienvenue: on perçoit utilement l'ensemble du périple. Très bon compte-rendu, donc, qui mérite la note maximum. Vous nous avez pourtant déjà tellement habitués à l'excellence... Ce récit est un beau livre, superbement illustré. Comme l'autre. Mais notre plaisir compte beaucoup moins que le votre, et il semble bien que vous ayez été comblées. Votre retour paisible en atteste. Tout en harmonie. C'est votre griffe, votre signature. Merci pour nous avoir fait partager encore ces agréables moments. Et pour nous en promettre d'autres !

Mum - 21/10/2018 21:53:52
Conclusion du niveau de vos récits antérieurs, passionnante,juste ne soyez pas trop pressées de repartir que l'on profite de vous à terre merci pour le partage !

Estelle - 20/10/2018 00:03:25
Incroyable voyage! Et vous en retirez tant d'expérience et de sagesse... c'est un plaisir de vous lire.
Nous avions aussi adoré l'Estonie (ralliée plus classiquement par la voie des airs)

Hâte de connaître votre prochain voyage !

Bises,
Estelle

  
 
 
 
<-- Avant: le Bohuslän et le fjord d'Oslo


 
 
 
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