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Newhaven - Lysekil
 
-- 5 au 26 juin 2015  --
 
Après 3 ans de petites navigations en terrain connu, nous repartons enfin à la découverte du monde ! De nouvelles mers, de nouveaux pays, et une nouvelle position record: 58°21'41" Nord et 11°35'15" Est. Que de chemin parcouru depuis la Guyane (4°51'N) et les îles Vierges (64°45'W), à dos de Saltimbanque...

Plus de photo au près ainsi que de nombreux films dans notre page "Photos".


882 milles navigués


Nos escales, cliquez sur les noms pour plus de détails :
Breskens (port) - Veere (ponton) - Benedensas (port) - Stellendam (ponton) - Ijmuiden (port) - Giselau (ponton) - Kiel (port) - Stranden (port) - Anholt (port) - Marstrand (port) - Lysekil (port) - Långö (mouillage) 
 
6-8 juin: Newhaven - Breskens (156 M)
Vendredi 5 juin, l'avion d'Oslo se pose sur le tarmac de Gatwick. Il est en retard. Les bagages aussi. Heureusement le train vers la côte sud également. Laure a couru prendre les billets, Camille se précipite dans la gare et nous voilà tassées dans le wagon juste avant que les portes ne se ferment. Il est bondé. L'affichage ne fonctionne pas. On change 2 fois de voiture avant d'être sûres d'être dans la bonne. Laure qui déménage une partie de son appartement de Londres en bateau est très chargée. Camille est encore tremblante de fièvre d'une crève sournoise qui l'a prise la veille.

C'est donc en pleine forme, mais désireuses de s'échapper au plus vite, que nous arrivons à bord de Saltimbanque le soir. Avec 3 semaines devant nous et une destination lointaine et tropicale, euh... scandinave en ligne de mire.


La météo est loin d'être optimale: vent de Sud-Ouest 6b tournant rapidement Nord-Est (oui oui pile dans la figure), fraîchissant jusqu'au coup de vent 7-8b lundi, puis restant stable 6-7b toute la semaine. L'équation est simple: il faut partir au plus vite sinon on sera coincées de ce côté du Pas de Calais pendant des jours.

Et c'est parti ! Au revoir Newhaven...
A 19h le samedi, nous sommes prêtes: le bateau est plein de nourriture, la monstro-valise calée à l'arrière (après tout on y mettait bien un kite-surf et une guitare!), nos adieux faits au personnel (fort sympathique) du port de Newhaven. On longe une dernière fois la grande digue, déroulons un peu de génois (c'est que ça souffle encore un peu), et c'est parti vers l'Est-sud-est pour passer le cap de Beachy Head, point le plus sud de notre voyage. (50°43'45" N)

A peine une heure de portant dans la plutôt forte houle plus tard, Laure remarque un comportement bizarre de la barre. En effet, elle montre un jeu impressionnant (en gros la barre bouge toute seule sans entraîner le safran sur 20° environ). Cet hiver lors du changement de la bague de safran nous avions bien remarqué ce filetage très usé sur la tête de la mèche de safran, mais avions confiance dans le boulon principal pour maintenir la barre. La houle aurait-elle eu raison de notre montage en si peu de temps ? On se voit déjà se dérouter sur Eastbourne la mort dans l'âme et perdre notre unique fenêtre météo. A tout hasard on tente de resserrer le boulon principal. A notre grande surprise il est totalement dévissé ! On resserre tout ça, la barre revient gentiment à sa place et fonctionne parfaitement. On vérifie régulièrement mais ça tient. Ça ne bougera plus du voyage malgré la mer forte rencontrée. Le bateau échouait à Newhaven, et cette année la barre tossait sur la vase, on pense que c'est ce qui a dévissé le boulon. A peine parties et déjà une belle frayeur, ça promet...

Le temps de se remettre de ces émotions, le vent en a profité pour tourner au Nord-Ouest en mollissant, on envoie toute la toile et Camille au lit et c'est parti pour les quarts. On a fait 3 heures de portant d'affilée sur la route directe. Le record du voyage !
Cette première nuit est magnifique. Le ciel n'est encombré d'aucun nuage. L'obscurité est tombée vers 22h30 heure anglaise, l'aube point à 2h30... Le bonheur des hautes latitudes en juin ! Le vent et la mer mollissent mais on avance sous un beau soleil matinal grâce à une très bonne optimisation du courant, ce qui nous permet d'enquiller 78 milles les 12 premières heures !

Au petit matin on passe le rail des cargos, et navigue dans les eaux françaises (2ème pays sur notre route)! Une fois les zig zags entre les cargos terminés, nous devons éviter les bancs de sable (ridans) qui jalonnent cette côte. Un petit appui discret de Junior, notre nouveau moteur, lorsque le vent faiblit franchement, et nous voilà en Belgique (et de 3!)

Le soleil se couche à proximité de Zeebruges
Le vent de NE annoncé s'installe, nous faisons cap sur Ostende, puis sous Ostende. L'écoute de la météo Belge une fois nous confirme l'arrivée du coup de vent pour lundi midi, ils nous reste encore quelques heures pour tenter d'atteindre notre objectif: les Pays-Bas et ses canaux intérieurs, promesse d'une navigation "très facile, très facile" pour les prochains jours (selon l'expression d'un voisin de ponton croisé il y a des années - qui avait ajouté avec un accent flamand inimitable "jusqu'à Force 7 tu peux!")

Nous entrons dans l'Escaut de l'Ouest (Westerschelde), la rivière d'Anvers, à 3h du matin. Cap sur Breskens qui, à la différence de Vlissingen, nous permet une entrée directe sans écluse, plus facile à cette heure indécente. Nous y sommes à 4h heure locale, changeons de pavillon de courtoisie (4ème pays en une nav' !), et allons dormir quelques heures bien méritées.



8 juin: escale à Breskens

Spécialités locales
Le vent prévu arrive à l'heure annoncée, et ne souffle pas pour rire... Pas un temps à mettre un Saltimbanque dehors. Mais un short oui car au moins il fait beau ! On va se balader sur la digue, en se rappelant que les paysages hollandais, et bien.... c'est un style particulier qui ne nous a pas tant manqué que ça en fait ! Mais le vent et si fort qu'il fait voler le sable sur nos jambes nues et ça fait carrément mal. On se réfugie dans le polder à l'abri. Ou plutôt dans le supermarché du polder, où l'on refait nos stocks de bière, chocolat belge, et fromage hollandais :o)
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9 juin: Breskens - Veere (13 M)
Après une grasse matinée régénératrice (et qui sera en fait la seule du voyage !), nous partons à 3h de l'après-midi à l'étale, dans un vent de Nord-Est bien costaud mais un plan d'eau abrité. Quelques bords de près un tantinet sportifs plus tard, nous passons l'écluse de Vlissingen (ça va on sait encore faire :o)   )  et entrons dans les "eaux intérieures".

Navigation sportive en eaux heureusement calmes
Aujourd'hui, le but est de remonter au moteur face au vent le "kanaal door Walcheren" jusqu'à Veere. La première partie se passe très bien, entre cyclistes et trains hollandais (tout le monde nous dépasse, sauf peut-être les vaches). Mais ensuite le canal est moins abrité et nous étalons très difficilement le vent au moteur. On ressort l'astuce utilisée dans la Tamise: GV à 2 ris, nous tirons des bords appuyés au moteur. Le canal est assez étroit  (5 longueurs de Saltimbanque environ) et nous progressons donc très lentement, moteur à fond alors qu'il sort à peine de sa période de rodage.

La dernière écluse est une délivrance et nous prenons la première place disponible au petit ponton de Veere.

Le canal ... looooooong canal....

Autochtones lacustres

10 juin: Veere - Benedensas (39 M)
Les eaux intérieures hollandaises ont l'avantage d'être très étroites et donc toujours plates quelle que soit la force du vent. Mais elles nous contraignent à des bords serrés. La route s'annonce donc longue et on part au petit matin. Au passage, on remarque un autre dommage collatéral que l'échouage sur la vase à provoqué à notre barre: le trou dans lequel passe le boulon de support du safran est complètement ovalisé. Rien de critique à court terme, on stabilisera la situation le soir même avec une rondelle et du mastic epoxy, mais il faudra refaire ça proprement cet hiver... Décidément cette barre nous donne bien du souci !

Bateau typique hollandais
La navigation est agréable, entre les petites îles dans le soleil du matin.
"A la bouée verte, tu vires !"
"Au poteau rouge tu vires!"
"Là,  poteau vert, tu vires !"
"Là tu vires avant l'île !"
"Je vois un truc devant, je vire ?
 - Non ça c'est une oie bernache en contre-jour. Mais vire pas trop tard quand même hein !"
Et on vire. Et on vire. Tiens une écluse ça nous change un peu... Puis on revire. Ah enfin un long bord, allons préparer des sandwiches ! Erreur, en entrant dans la cabine, le regard se pose sur le GPS qui nous indique la vitesse sur le fond. Elle est très faible, on a plus d'1 nœud de courant dans la figure... Ils doivent rejeter de l'eau en mer, c'est bien notre veine...
"Je prendrai la blanche s'il vous plait!"


Chenal de Benedensas, pris depuis Saltimbanque
Et on revire, petite régate spontanée avec 2-3 autres bateaux qui tirent des bords comme nous (croyez-le ou pas on a gagné ! merci la grand-voile neuve !). Passage devant Bruinisse ("la ville de la moule", comme le proclame fièrement sa sculpture du mollusque géante). Encore une écluse et nous atteignons enfin Benedensas, ce petit port niché dans la verdure, où les vaches sauvages vous accueillent le long du chenal.

11 heures de navigation avec en moyenne un virement de bord toutes les 10 minutes, on est un brin crevées !



11 juin: Benedensas - Stellendam (28 M)
La matinée commence semblable à la veille, à la différence que le trafic de péniches est très intense dans le Volkerak où nous sommes à présent.

Le vent forcit, on prend un ris, et là c'est le drame. Le chapeau suicidaire de Las Palmas (relisez vos classiques ICI ) nous a remis ça. Cette fois on est gentiment à la voile et on ne pêche pas, donc tout se conclut sans incident par une petite manœuvre de chapeau à la mer, il faut bien garder la main !

Les péniches, nos compagnons du Volkerak

Quelques heures d'été, c'est bon !
Encore une écluse, et nous voilà dans le Haringvliet. Notre bon vieux Haringvliet où nous naviguions il y a 7-8 ans, traversé par son pont éponyme . Allez on a traversé l'Atlantique, on ne va plus se laisser embêter par un stupide pont ! Normalement on a au moins 80 cm de marge au-dessus du mât, pas la peine d'attendre l'ouverture ! Et en effet Laure avait raison depuis le début, ça passe large :o)

Nous faisons cap vers le Nord-Ouest, vers la mer, et nous sommes du coup au portant, mais pas sur la route directe. Peu importe c'est agréable par moment. Il fait du coup très chaud et on navigue en short et T-shirt par 25° sur une mer plate, c'est un régal. Quelques éoliennes, un petit port: c'est Stad aan het Haringvliet, notre ancien port d'attache ! Voilà c'est fait, notre boucle Atlantique est enfin complètement fermée cette fois!
Dernière écluse, Saltimbanque retrouve l'eau salée et passe la nuit dans l'avant-port de Stellendam, le long d'un couple de retraités bien sympas ayant navigué sur un 28 pieds en alu également avant de passer au catamaran (mais même leur petit cata était assez chouette, tout bricolé, avec une antenne télé faite maison en cannettes de Heineken)

On profite de cette soirée chaude et ensoleillée pour cuisiner la noix de coco en une délicieuse tarte, qui accompagne très bien le ti-punch pris en short dans le cockpit. C'est bien les vacances!

Chaude soirée d'été
12 juin: Stellendam - Ijmuiden (55 M)
A l'origine, on ne voulait pas y aller. Non non, jamais vous ne nous ferez faire escale à Ijmuiden. Nous irons à Scheveningen, un coup de vent de sud-ouest est annoncé demain, quitte à être coincées autant l'être dans un endroit sympa !

Et la météo a eu le dernier mot, en nous offrant une journée entière de vent d'est 3b très bien, Ijmuiden-la-riante sur un bord quasi direct sous le soleil. Rejeter cette opportunité signifierait perdre presque 24h sur la route, ce serait irresponsable vues les conditions de vent à venir.

Il fait très chaud et très lourd pendant cette nav. Le bateau est couvert d'insectes, surtout des bourdons, qui s'installent sur tout ce qui est un peu coloré... A plus de 6 milles de la terre, 2 cygnes à la manière des fous de bassan volent l'un derrière l'autre au ras de l'eau... La mer devient soudainement verte et agitée, puis brutalement bleue et lisse. Ca sent l'eau douce comme dans le Haringvliet et les oiseaux pullulent.  Nous sommes très loin des écluses et rivières, mais clairement il y avait une énorme couche d'eau douce au large de la Haye ce matin là... Navigation étrange !

Passage entre une plateforme pétrolière...

... et un fameux trois-mâts !

Vous comprenez pourquoi on veut pas y aller?
Une plateforme, un champ d'éoliennes et le 3 mâts Eendracht plus tard, nous arrivons en vue de notre port préféré. Rien n'a changé, l'émotion de l'entrée magique au cœur des cimenteries et des hauts-fourneaux et toujours la même: c'est immonde ! Au moins hors-saison comme nous sommes le port est vide et nous trouvons une place sans aucun voisin dans un rayon de 50m.

13 juin: coup de vent au port à Ijmuiden
Enfin du vent de sud-ouest ! Oui mais 35 noeuds minimum... On ne fait pas les choses à moitié dans le coin! Les kite-surfers s'en donnent à cœur joie, mais nous préférons le confort du carré de Saltimbanque où l'on reçoit avec plaisir notre ami le solitaire hollandais Richard. Il n'avait pas vu le bateau depuis Terceira aux Açores et le trouvera semblable à son souvenir !

Puis l'escale est occupée à préparer notre nouvelle route. Après avoir trituré les fichiers météo dans tous les sens, il faut se rentre à l'évidence: il n'y a aucune fenêtre visible pour traverser la mer du Nord vers le nord-ouest du Danemark, comme prévu initialement.

La solution pour tout de même tenter de rejoindre la Suède dans le temps imparti est un canal (et oui un de plus !). Il traverse l'Allemagne en sa partie étroite et débouche à Kiel en mer Baltique. Ensuite nous serons sous le vent de la péninsule Danoise et donc bien mieux protégées des coups de vent. Cela rallonge la route de 200M environ, mais c'est toujours mieux de faire un détour que de n'aller nulle part. On achète donc un pavillon de courtoisie allemand et on prend quelques heures de repos dans un vent d'ouest qui peine à mollir.



14-16 juin: Ijmuiden - Gieselau (279 M)
Départ à 2h du matin, dès que le vent mollit afin d'espérer toucher un peu de vent favorable et d'avoir au moins le courant avec nous. Peine perdue, le vent est déjà complètement tombé et nous appelons Junior à la rescousse pour quelques heures.

La météo nous promet du vent faible toute la journée, de nord-ouest dominant. Puis il doit s'établir au nord 4b dans la nuit (parfait), en passant par une phase de N-E très fort pendant 2-3 heures le soir. Étrange... Les cartes de vent sont formelles, mais les bulletins locaux ne voient pas plus que 5 beaufort.
A 18h45, une barre noire sur l'horizon au NE. Le vent tourne, fraîchit doucement. Laure est dehors, Camille attend le bulletin météo de 19h à l'intérieur.
"Camille, on devrait changer le génois par le foc là, ça forcit
_ Oui... je peux attendre la météo tu crois ?
_ Je ne crois pas, ça arrive rapidement
_ ok on essaye de faire vite alors"

18h47, à gréer le foc
18h52, foc établi
18h54, prise du premier ris
18h56, prise du second ris
18h58, affalage de la grand-voile car on ne tient plus le bateau
19h00, prise du bulletin météo qui nous prévoit un petit 4-5 b bien sympa. Dehors la houle grossit, Laure barre tous sens en éveil, Camille hésite à prendre la cape si ça forcit encore. Il y a au moins 30 noeuds.

19h15: le vent s'est stabilisé mais la mer forcit. On arrive encore à faire un espèce de près sous foc seul, mais avec le courant et la houle dans la figure le cap n'est pas glorieux. Ce n'est pas notre priorité du moment.
19h30: vent stable, on tire des bords entre le rail, la côte (on est au large de Vlieland, une des îles de la Frise), et une plateforme qui franchement aurait pu se trouver ailleurs
20h00: on n'ose pas le dire mais on a l'impression que ça tombe un peu

20h30: on renvoie la GV à 2 ris, puis 1 ris
21h00: on renvoie toute la toile, ce bazar est derrière nous...

Au moins le coucher de soleil était joli !
Phénomène brutal, très étrange pour ces latitudes, mais parfaitement prévu par les cartes de vent (passageweather.com)... On se console avec un coucher de soleil magnifique, et la couverture nuageuse qui nous quitte enfin pour laisser place à une nuit étoilée. Le courant renverse, on passe cette satanée plateforme. La côte s'oriente à l'est, on peut faire cap direct sur l'entrée de l'Elbe.

Tout irait bien si ce n'était cette houle de travers si pénible, et la température ambiante de 11°, rafraîchie par le vent de nord. On superpose les pulls et les bonnets comme au plus froid de l'hiver norvégien...

La journée suivante se passe bien, au bon-plein dans un vent de nord-nord-est de 4b et sous un ciel presque alizéen.

Troisième nuit en mer, toujours secouées mais avec une bonne vitesse. On a franchit la frontière Allemande, et entrons dans un 5ème pays, inédit celui-ci !

"T'as voulu voir Cuxhaven, t'as vu Cuxhaven"
Au petit matin, on arrive avec 1h d'avance sur la marée (mais quel timing parfait !!!) à l'entrée de l'Elbe, la rivière qui mène à Hambourg. On se croirait presque arrivées, mais il reste encore 20 milles jusqu'à Cuxhaven, 35 milles si on veut pousser jusqu'au canal de Kiel.

Le vent est bon, portant sur quelques milles comme la rivière s'incurve vers le sud (ok, mais ça compte pas, on n'est toujours pas sur la route directe). On est dans les temps de la marée pour le canal, on prend quelques photos de Cuxhaven mais on ne s'arrête pas.
L'écluse du canal est un peu plus vaste que celles de Hollande. Il faut dire qu'il y a des sacré gros bateaux qui empruntent aussi ce canal... Les portes se ferment, puis s'ouvrent, et nous voilà sur l'autoroute pour la Baltique !!

3 jours en mer, on voudrait bien prendre une douche. Mais les possibilités d'arrêt à mi-canal sont assez isolées. On fait donc un arrêt éclair à Brunsbüttel pour se laver ! Aaaaah on se sent mieux propres, et on peut reprendre notre route vers l'est !

La navigation à la voile pure est interdite dans le canal, et en effet vu les effets de côte et le trafic ce ne serait pas raisonnable. Qu'importe Junior est tout fringant et va nous faire ça sans broncher non ?

Ne te retourne pas, il y a des pales d'éoliennes qui te suivent
Junior va bien oui. Mais en inspectant les alentours du moteur, on s'aperçoit que la fissure remarquée et ressoudée cet hiver sur une poutre avoisinante s'est rouverte comme si rien n'avait été fait... On regarde tout ça de plus près, on comprend que le problème a déjà eu lieu dans le passé car des soudures et des renforts ont été rajoutés ici et là. Mais sur un coté les vieilles soudures ont lâché aussi, surement du fait de la nouvelle fissure à l'opposé. Ça devient un peu inquiétant même si la structure du bateau et du support moteur ne sont pas mises en danger. Kiel semble un endroit où nous pourrons réparer ou au moins stabiliser la situation, mais il nous reste encore 40M de moteur à faire... On marque bien la taille des fissures afin de suivre leur évolution. Rien ne bougera d'avantage pendant le trajet au moteur, mais ce n'est tout de même pas confortable du tout !

Repos...
Mais pour l'heure nous avançons toujours à 3 nœuds (face au vent...) jusqu'à atteindre le ponton de Gieselau, bien caché dans une petite rivière. L'endroit est magique, écrin de verdure où se cachent quelques vieux gréements hollandais. On oublie la fatigue de 3 jours de mer et nos soucis de fissures pour profiter du moment et célébrer notre navigation enfin efficace ! Un nouveau coup de vent est prévu pour le lendemain soir, et nous avons parfaitement exploité cette fenêtre météo !


17 juin: Gieselau - Kiel (34 M)
La route est longue, le moteur est neuf mais pas plus puissant pour autant, et le vent forcit dans l'après midi. Réveil donc aux aurores (c'est qu'on commence à s'habituer) sur un canal magnifique, complètement plat, dont la surface s'évapore sous la chaleur relative du soleil naissant.

Le vent à tourné à l'ouest et nous aide parfois un peu. Le paysage est charmant, mais c'est un peu long. On en profite pour potasser nos guides nautiques sur la mer Baltique. Nous n'avions pas du tout anticipé cette route alternative et nous avons tout à préparer. Ça a l'air superbe, la route est plus longue, mais chouette!

Le canal au petit matin

Dans l'écluse de sortie
Arrivées enfin à l'écluse de sortie. Laure nous ressort son plus bel allemand pour communiquer avec les autochtones et nous comprenons qu'il faut aller payer le droit de passage du canal au bureau de l'écluse. 12 euros pour nous, en cash seulement.

L'écluse s'ouvre, à nous la mer Baltique !!! Sauf que le bateau devant nous nous interpelle d'un air inquiet: leur moteur ne démarre pas. Et nous voilà, nous Saltimbanque et son moteur fiable (ouiiii) et puissant (euuuuuh) à remorquer un bateau en panne moteur ! Comme quoi tout arrive. On a même réussi à les tracter jusqu'à un quai (heureusement qu'on était au portant quand même...), avant de rejoindre la marina centrale de Kiel...
Tout a l'air très plein, mais la chance est avec nous, et le capitaine de port rencontré fortuitement sur la jetée nous trouve une place pour 2 jours (oui le vent est prévu très fort le lendemain, nous restons au port). Toujours de la chance comme ce même capitaine de port appelle un pote à lui qui devrait pouvoir nous aider à réparer nos fissures !

Décidément cette ville a l'air bien accueillante :o)

18 juin: escale à Kiel
Kiel est une ville tournée vers la mer. Elle est née de la mer, en fait, village de pêcheurs visité par les Vikings, puis membre de la Ligue Hanséatique (expulsé en 1528 pour avoir abrité des pirates), Kiel a toujours servi de port de commerce et place de marché pour la région. Elle a même appartenu un temps (1773 - 1864) au roi du Danemark, sans pour autant faire partie du Royaume Danois. En fait toute la région était propriété du Saint-Empire Romain, et le roi en était le concierge (un petit job à mi-temps en parallèle de sa fonction régale). Faut suivre. Enfin le Prusse Wilhelm I est arrivé pour mettre de l'ordre, a donné à Kiel un statut de ville à part entière et en a fait une base navale importante, dont la population a explosé (moins de 20,000 en 1864, plus de 200,000 en 1910). Ca mérite bien une grosse statue à cheval dans le parc principal. Et le titre de Commodore du prestigieux Kiel Yacht Club fondé en 1887. Kiel a aussi été le siège de la mutinerie de marins qui initia la Révolution allemande de 1918, puis un port stratégique (et stratégiquement bombardé) pendant la 2e guerre mondiale.
Aujourd'hui son port abrite des chantiers de pointe, une base de sous-marins, l'une des principales institutions de recherche maritime (IFM-GEOMAR), une dizaine de ferrys et paquebots en partance pour la Baltique ou l'Atlantique, des centaines de voiliers de toutes tailles... Les marinas sont pleines, la rade grouille d'activité, la promenade le long du fjord (oui c'est comme ça qu'ils appellent la baie...) se couvre de cahutes de foire...  la Kieler Woche ( Semaine de Kiel) débute dans deux jours! Avec 2000 bateaux et 5000 marins tous les ans, c'est la plus grande manifestation de voile du monde. Et il en faudra des schnitzels pour nourrir les 3 millions de visiteurs attendus! Les préparatifs avancent rapidement, dans l'ordre et l'efficacité allemande, jawohl!
Kiel, côté ville...

... et côté docks !
Nous n'aurons pas le loisir de participer à la fête, pressées par la météo. Mais nous avons bien le temps de nous promener à travers la ville qui se couvre progressivement de tentes et ressemble bientot à une gigantesque fête foraine.

Toute la journée de gigantesques ferrys partent ou arrivent, croisant les vieux gréements et gros trois-mats invités à la fête. Pendant ce temps les habitants continuent de faire de l'optimist, du kayak, de la planche à voile ou du water-polo (voire du kayak-polo !) après le boulot.

L'Allemagne maritime on ne connaissait pas encore - et on aime!

19 juin: Kiel - Stranden (8M)
Rendez-vous a été pris à 9h avec le soudeur à Stranden, quelques milles vers la sortie du fjord de Kiel. Encore un réveil à 6h du matin donc, et en route. Nous sommes toujours sous avis de grand frais, mais le plan d'eau est tellement abrité du vent de nord-ouest qu'on a du mal à le croire...

On avance donc tout tranquillement au près-bon plein dans le chenal de Kiel. De nombreux bateaux continuent à arriver pour la Kieler Woche. Aujourd'hui ce sont des bateaux militaires, polonais, français et américains. L'"USS Jason Duham " approche de la bouée verte loin devant nous, et va clairement prendre le chenal latéral avant qu'on arrive à sa hauteur. Mais une petite vedette estampillée Polizei nous interpelle, et nous demande (en supprimant difficilement un rire peu professionnel) de nous pousser sur le côté car le gros bateau américain est "ein bisschen nervös"... Bon, on fait semblant de se pousser un peu, mais vu nos vitesses relatives, il passe loin devant Saltimbanque, la terrible menace terroriste !

On lui a fait peur avec notre étrave pointue !!

La mer Baltique :oD
Arrivée à Stranden, pile à l'heure pour notre rendez-vous avec le soudeur. Il nous fait un très bon travail, en soudant des renforts supplémentaires, pour une somme absolument dérisoire! On est vraiment contentes et soulagées de ne plus voir notre Saltimbanque se découper selon les pointillés.

Le soudeur aussi est content - il faut dire qu'il est également président du Yacht Club, propriétaire d'un beau X-yacht 42 sur lequel il organise des croisières sur toutes les mers avec des amis et des membres de son club, organisateur de la Kieler Woche bien sûr... bref un gars bien :-)  et qui part se préparer pour son rendez-vous avec son Excellence le Président du Yacht Club national Japonais.

On profite de l'après-midi plus tranquille pour aller se promener le long de la pointe nord du fjord.
C'est notre premier contact avec la Baltique et nous absorbons avidement toutes les impressions. L'eau est bleue, transparente et belle après le gris de la Mer du Nord. Par contre elle est pleine de méduses! Il parait qu'elles partent quand l'eau se réchauffe plus tard dans l'été...

Les rives sont plates mais un peu plus élevées qu'en mer du Nord, et très boisées. Beaucoup de vert! Pas mal de champs aussi, juste derrière le fin cordon de sable. En l'absence de marées (20cm maximum...) et d'estran, la végétation est très proche de l'eau. Vert donc, et rose: des buissons de roses sauvages partout.


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20-21 juin: Stranden - Anholt (163 M)
La météo nous assurait depuis deux jours que le vent soufflait en tempête, même si c'était difficile à croire depuis notre super abri. Donc dès qu'elle nous promet une accalmie à 2h du matin ce samedi, nous filons vers le nord.

Dès quitté l'abri de la côte on réalise que oui il y avait bien un coup de vent depuis deux jour, et que ça souffle encore bien. On est au travers sur les 25 premiers milles et on fonce: 6.5 de moyenne ! La mer est formée mais courte, ce qui la rend cassante. Il y a pas mal de trafic, mais les gros bateaux respectent des routes bien tracées et étroites, il n'y a aucune surprise.

4 heures plus tard, nous arrivons sous le vent de l'île de Langeland, et le monde change. Le vent mollit un petit peu mais surtout la mer est plate, les nuages s'en vont progressivement, et ça glisse vite et bien dans les eaux danoises (et un 6ème pays !!!)
La matinée est un régal, on se repose et profite des conditions. Mais le vent mollit vite, la météo étant un peu du genre tout-ou-rien pendant ce voyage... On en profite pour pêcher, pour une fois que nous avançons à moins de 5 nœuds, très curieuses de découvrir quelles espèces de poissons inconnues nous allons remonter dans cette mer à la salinité très faible. La ligne se tend très vite, c’est … une orphie ! De très belle taille. Le vent continue à tomber, et bientôt on n'a plus grand-chose, puis plus grand-chose-pile-dans-la-figure. On tire des bords à 3 nœuds en désespérant de ne jamais atteindre le pont de StoreBælt, qui nous nargue depuis des heures déjà.

Il n'y a pas de courant de marée en Baltique. Mais le vent quand il souffle fort "pousse la mer" et crée des courants de surface. Le vent est Nord-nord-ouest (de face) en ce moment, il crée donc un courant portant au sud (de face aussi...) Nous luttons donc contre tous les éléments à la fois, devant même allumer le moteur pour réussi à passer le pont tellement le courant est fort et le vent perturbé par les piles...

Une fois derrière le pont ça va un peu mieux. Le plan d'eau s'élargit comme nous entrons dans le Kattegat (donc le courant faiblit), le vent se relève en adonnant un peu, on est de nouveau sur un bord direct. Toujours au près certes, mais on n'est pas très difficile!

Le très impressionant pont de Store Bælt (la grande ceinture)

Anholt, petite île paradisiaque...
Nouvelle nuit dans des conditions venteuses et humides, nouveau jour et nouvelles sautes de vent maintenant faiblissant... Junior aide la petite brise à remplir les voiles. On longe le plus grand champ d’éoliennes du Danemark, pas très productif en ce dimanche. L’eau est très claire et la couleur de l’eau à l’approche de l’île nous rappelle les Glénan. L'ile d'Anholt grossit et nous entrons en fin d'après-midi dans le petit port. Trois bateaux de pêche au fond , d'une forme nouvelle pour nous, le pont avant recouvert et bombé comme pour déflecter les grosses vagues des tempêtes hivernales. Le nombre de pontons vides nous donne une idée de l'affluence attendue dans quelques semaines. Qu'on est bien hors saison!


Le petit port semble arbitrairement posé là, ils ont mis une digue au milieu de la plage, creusé un peu dans le sable, et puis voilà. Pas de quai - les bateaux flottent le long de berges de sable. La plupart de cette île de 25km de périphérie est occupée par une réserve naturelle de sable et de dunes. Seul le tiers ouest, plus boisé et doté de terres arables, est habité. En une longue promenade le long de la plage puis à travers le village, nous rencontrons quelques cormorans, deux cyclistes et une grosse poule.
En faisant le plein de diesel (ils prévoient encore du calme) on constate que l'on a consommé nettement moins qu'attendu! Avec Nestor nous comptions par expérience 0.7 litre / heure. Mais le jeune Junior semble étonnamment frugal! 0.35 litre / heure
Balade du soir sur l'île de sable

22 juin: Anholt - Marstrand (74 M)
On serait bien restées plus longtemps sur la jolie petite île, on aurait bien exploré un peu les eaux danoises... mais il faut atteindre le nord du Kattegat avant le prochain coup de vent. Et c'est reparti donc dès le lendemain matin. Départ à une heure presque raisonnable (8h) et nous laissons ce monde nouveau à peine entrevu derrière nous en nous promettant de revenir...

Les prévisions hésitent depuis plusieurs jours, entre un vent totalement inexistant et un vent de SE de 25-30 nœuds. On part donc avec un ris, qu’on lâchera dès passé la digue. Route au travers dans un parfait 3-4b et sous un ciel de plomb.

On croise de nombreux bateaux Suédois en route vers Göteborg, mais nous allons vers le Nord, vers notre port d’attache Lysekil, et attendons le bulletin météo de l’après-midi pour décider de notre destination exacte. Pour l’heure le vent adonne un peu et nous voilà au portant (si !) sur la route directe, pendant 3 heures supplémentaires ! Record du voyage égalé !

On reprend notre activité nourricière préférée. La ligne se tend de nouveau, encore une orphie. Bof on n’aime pas plus que ça et on la remet à l’eau. Quelques heures plus tard, une nouvelle espèce de poisson en approche, c’est un … maquereau ! Quel exotisme !

La Suède !
Le vent refuse jusqu’au près (enfin une allure plus habituelle) comme l’air est pompé par un gros nuage de grain. Ça y est on voit la côte Suédoise à l’horizon sur tribord. Bientôt on passe la frontière maritime et hissons le drapeau ikea, euh… suédois : 7ème et dernier pays du voyage !

Aujourd’hui c’est l’arrivée de la Volvo Race à Göteborg. Nous arrivons quelques heures trop tard pour participer à la fête, mais nous voyons tout de même le dernier bateau à l’horizon en milieu d’après-midi.

On capte le bulletin météo : le vent mollit et tombe complètement cette nuit et demain mardi, puis le coup de vent arrive dès mercredi matin. Il ne faut pas traîner, mais quitte à finir la route au moteur, autant la finir de jour, on tire la barre et route sur Marstrand.
Il est déjà 23h, mais depuis ces 3 derniers jours et les latitudes à plus de 57°N il ne fait plus vraiment nuit. A 22h30 le soleil se couche, mais le ciel reste clair. Une sorte de coucher de soleil permanent se déplace sur l’horizon, et l’astre émerge de nouveau à 3h du matin. Ce qui donne des nuits intéressantes, cap plein nord, droit sur la lueur solaire !

L’approche de Marstrand se fait entre les cailloux, en suivant des feux à secteurs. A proximité immédiate du faisceau blanc marquant les eaux sûres, des balises non-éclairées, des cailloux, et surtout des casiers partout dans le chenal. La clarté permanente est très appréciable, et nous arrivons au port à 1h du matin en ayant bien profité du paysage.

Marstrand et sa forteresse remarquable de très loin
23 juin: Marstrand - Lysekil (33 M)

Juste sortis du chenal
Après une longue nuit de 6h, nous découvrons la Suède sous un chaud soleil. Le port de Marstrand est séparé en deux par un petit chenal qui longe les blocs de granit, c’est magnifique !

La météo nous avait prévu du vent très mou, mais à notre plus grande joie, il souffle à une dizaine de nœuds et le ciel se dégage. (toujours de Nord- Nord-Ouest au cas où d’aucun nous imaginerait autrement qu’au près…) Saltimbanque se déplace à 3-4 nœuds, parfait pour une séance de pilotage à la voile. C’est vrai ça, pourquoi faire le tour des cailloux quand on peut les longer et passer au milieu ? C’est étroit, mais très bien balisé et absolument magnifique. On glisse en silence au ras des rochers, c’est beau… Ijmuiden est si loin !!
On continue notre route en tirant un petit bord, tout en pêchant d’autres gros maquereaux. Ça a l’air de grouiller dans les parages ! L’après-midi est superbe, au près sous le soleil, courant portant, toute la toile dehors.

On longe une île couverte d’oiseaux, puis nous approchons du dédale de cailloux qui marque l’entrée de notre port. On cherche les balises et amers qui nous serons bientôt familiers, une verte par-ci, une cardinale par là. Un dernier petit chenal entre deux îles et nous voilà à Bastevikhamn, Lysekil Marina, notre port d’attache :o)

Les rochers que nous appellerons bientôt "nos" cailloux
Nous avons parcouru 882M depuis Newhaven, et sommes si bien accueillies dans notre nouveau chez-nous que nous nous sentons déjà à la maison. Ça doit être les cailloux roses…

Saltimbanque dans son nouveau port !


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24 juin : Allons faire des courses en bateau (6 M)
Le coup de vent doit arriver dans la journée. Oui mais on n’a plus grand-chose à manger. Nous avions pourtant fait un gros plein à Kiel, mais il touche à sa fin. Notre marina est nichée au cœur des cailloux, c’est magnifique mais il n’y a rien autour. On décide donc de rejoindre en bateau le gros bourg situé 3M au sud pour s’approvisionner.

Retour au portant dans un vent fraîchissant, juste avant que ça ne devienne franchement plus maniable, et rentrons avec tous les ingrédients nécessaire à la réalisation d’une pizza maison !

Le lendemain nous restons au port, à se reposer et rincer les cirés et les voiles.

Miam !
26 juin : P'tit tour dans les cailloux du coin (24 M)

Journée de pilotage dans les cailloux
Le coup de vent n'a pas duré très longtemps et en ce vendredi il souffle un petit 3b d'ouest fort sympathique. C'est parti pour une exploration de notre nouveau terrain de jeu !
Départ du port, cap au Nord pour rejoindre le grand chenal qui mène à la raffinerie (oui, on ne voulait pas être trop dépaysées quand même, alors on s'est mises près du dépôt pétrolier, très discrètement niché entre deux rochers). Une fois dans le chenal, on tire des bords pas très rapides, dans un vent faible et face à une houle résiduelle assez pénible.



Une fois bien au vent de la zone, cap au nord (scrupuleusement !) pour entrer dans la baie de Kungshamn. Une fois au pied de la falaise, virage sur place vers l'est pour passer entre la roche et un petit phare. C'est franchement étroit, mais magnifique, nous glissons voiles en ciseaux entre les îles.

Petites maisons sur les rochers de Smögen

Notre premier mouillage Baltique!
Une île, 2 îles, 3 îles, voilà la baie que nous avons repérée pour notre premier mouillage "à la Baltique". Cette technique est très courante ici, mais c'est pour nous une première. Elle consiste à mouiller une ancre à l'arrière, puis avancer tout doucement vers un caillou franc, y déposer l'équipier d'avant muni d'une longue aussière pour qu'il la fixe autour d'un pieu en métal prévu à cet effet. Très facile sur le papier donc. En pratique c'est plus délicat. Il y a de grandes algues qui risquent de s’emmêler dans l'hélice, le caillou franc ne l'est pas tant que ça, sauter sur un caillou tout rond relève de l’acrobatie certaine, et le vent tourne autour du rocher pour nous pousser sur les haut-fonds tout proches.

Mais nous y sommes finalement, le mouillage n'est pas du tout confortable mais ça fait de belles photos ! (Rassurez-vous, depuis on a amélioré le mouillage arrière et pris de l'assurance, et avons des expériences bien plus positives dans le domaine).
On repart toujours vers l'est entre les cailloux, puis route au sud pour rejoindre notre port. C'est la fin des vacances, mais le bateau est désormais tout près de la maison: dès le week-end prochain on reviendra !

Pilotage dans les rochers suédois, ou le bonheur de retrouver un joli terrain de navigation !

Le reste de l'été, entre mer et rochers
Avant-tout, nous équipons Saltimbanque d'un mouillage arrière typique Baltique : une petite ancre, quelques mètres de chaine, et 25m de sangle roulée sur un touret, l'équipement indispensable des mouillages aux cailloux réussis !

Puis, avec le bateau à 2h30 de la maison, les week-ends deviennent suèdois et nous explorons notre nouveau terrain de jeu. La côte suédoise est absolument fabuleuse et on ne regrette pas trop Brighton :o)



L'été en Suède...

En route vers le fond du fjord !
Arrive la mi-septembre, il est temps d'aller mettre Saltimbanque à l'abri pour l'hiver. Notre port d'hivernage se trouve a 16M de notre port d'été, au fond du Gulmarfjord. Jolie navigation sous le frais soleil de ce début d'automne, mais on se traine !!! Les moules locales raffolent de la vase de Newhaven dont la quille est encore recouverte, et on dépasse difficilement les 3 noeuds. Mais au final nous arrivons à bon port, et le bateau est gruté pour un hiver sous bâche et sous la neige.
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